"Le carré de la vengeance" de Peter Aspe : un bon polar anguleux !
Après les univers de Caryl Férey et d'Antoine Chainas, j'ai savouré avec délectation chaque page du "Carré de la
vengeance" de Peter Aspe, auteur brugeois. J'avais envie de me remémorer l'ambiance si particulière (mais aussi un peu trop touristique) de Bruges et puis c'est un
livre que m'a conseillé ma libraire.
Je pensais lire un ouvrage récent or l'édition originale de ce polar, en néerlandais, a été publiée en 1995 : c'est la première
traduction française de cet auteur ! Ce livre est le premier de la série qui met en scène le commissaire Van In, plutôt perspicace et futé. Fumeur invétéré, amateur de bières
(rien que de très normal pour un belge) mais ne dédaignant pas les vins fins et français, Van In est un flic un peu désabusé, divorcé et ayant renié un peu ses idéaux de jeunesse. L'enquête qu'on
lui confie, un curieux vol de bijoux puis une affaire de kidnapping, va lui redonner de la vigueur, d'autant plus qu'il s'amourache de la substitut du procureur, Hannelore Martens...
Au total, 333 pages de belles élucubrations policières, où l'on apprend plein de choses, de l'eau régale au carré des Templiers... Moins noir que les polars lus auparavant,
"Le carré de la vengeance" est un polar pur, où l'auteur nous promène allégrement parmi des solutions qui toutes s'annulent les
unes après les autres... jusqu'à la chute finale. Peu habituée à ce genre d'ouvrage, j'ai dû me concentrer pour suivre (et comprendre) chaque piste ! Le jeu en valait le détour
mais je suis cependant un peu déçue. Même si l'intrigue, les péripéties, le dénouement sont excellents, certains personnages, eux, sont parfois un peu caricaturaux, notamment les femmes
(toutes sont belles et suscitent des pensées peu orthodoxes...). De plus, j'ai trouvé le thème de la famille catho qui a des secrets peu avouables déjà ressassé ailleurs... Enfin, je ne
retiendrais pas forcément beaucoup de choses de ce roman, contrairement aux "Porteurs d'Ames", qui
m'a touché durablement. Finalement, que subsiste-t-il ? Des visions de maisons de Bruges, des noms à consonnance belge (ça dépayse !), un flic plutôt sympathique,
timide et bon vivant...
Sites complémentaires :
Albin Michel (interview de l'auteur)