L'homme qui m'aimait tout bas - Eric Fottorino

Publié le par Flora

La semaine dernière j'ai reçu le premier colis de livres pour le



J'ai choisi de commencer les agapes par L'homme qui m'aimait tout bas d'Eric Fottorino :

Apprenant le suicide de son père adoptif, Eric Fottorino restitue par le biais de courts chapitres des parcelles intimes de cette figure paternelle tant aimée.  Il réussit à nous émouvoir avec un texte sensible mais aussi très pudique dans lequel, tout en cherchant les raisons du dernier geste de son père, il lui rend hommage, le rendant ainsi immortel. Au tout début du roman, Eric Fottorino « ignore ce qui [le] pousse à écrire ces quelques lignes et à continuer » et pourtant la suite va couler de source, l’écriture permettant de ressusciter ce père et avec lui c’est toute l’enfance et l’adolescence L’Homme qui m’aimait tout basqui ressurgissent : l’arrivée d’un père dans sa vie de petit garçon de neuf ans, le bonheur soudain de former une famille, les entraînements en vélo, les repas partagés …


Ecrire sur ce père, c’est aussi tenter d’approcher ses blessures intérieures. Natif de Tunisie, combattant en Algérie, ayant en horreur la paperasse au point de ne jamais ouvrir son courrier, il exerçait son métier de kinésithérapeute avec beaucoup d’humanité.

La lecture de ce texte prend littéralement aux tripes. La relation qui s'établit entre ce jeune garçon et cet homme bienveillant est tout simplement belle à lire, car faite de douce complicité et d’une grande simplicité. Le livre est émouvant car l’auteur ne cesse de regretter ce père  qui « l’aimait tout bas, sans effusion, comme on murmure pour ne pas troubler l’ordre des choses ». L’écriture s’avère alors salvatrice, pour dire tout ce qu’on doit à ce père, pour sa bonté, sa bienveillance, sa présence tout simplement : « Plus je me relis et plus je me relie à lui ». Un très beau livre, simple et fort.

"Ecrire, cela me ramène quelque chose de mon père, ses mimiques joyeuses avant de passer à table, ses évocations du pain arabe encore tiède qu'il trempait, gamin, dans l'huile d'olive fraîche versée dans une assiette creuse, son silence soudain devant une salade méchouia, tomates juteuses, piments grillés, pelés, assaisonnés de carvi, d'ail, de citron - festin de roi."

L'homme qui m'aimait tout bas, Eric Fottorino, Gallimard, 147 pages, 15 €

I
nterview de l'auteur pour l'émission "1 jour un livre"

Publié dans L'attrape-livres

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V
je l'ai réservé depuis des semaines à la médiathèque mais j'ai bien du mal à l'avoir. Et j'ai très hâte!
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F
<br /> oui c'est un beau livre !<br /> <br /> <br />
A
Tiens, tu as choisi le même extrait que moi où le père mange avec plaisir et appétit.
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F
<br /> Oui, c'est un bel extrait, j'ai noté pas mal de beaux passages dans le livre mais j'aimais bien celui-ci qui associe l'écriture à l'évocation de ce père.<br /> <br /> <br />
M
J'en ai beaucoup entendu parler ! Ce billet me donne d'autant plus envie de lire ce bouquin !
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F
<br /> Je pense que tu ne seras pas déçu.<br /> <br /> <br />
F
Je te conseille alors " Korsakov".
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F
<br /> pour l'instant je reste sur ce livre...<br /> <br /> <br />
S
Je découvre ce blog avec plaisir faisant moi aussi partie du jury 2010! Et j'ai aussi beaucoup aimé... contrairement à "Paris-Brest"...
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F
<br /> Je suis en train de relire Paris Brest que j'avais apprécié à la première lecture... en le relisant je me régale à nouveau, c'est plutôt noir comme ambiance, évidemment tout le contraire de ce<br /> qu'écrit Fottorino ! A bientôt pour échanger sur ces lectures de elle !<br /> <br /> <br />