La Traque, les criminels de guerre et moi de Carla Del Ponte
J’aime bien la couverture du livre sur lequel figure la photo en couleurs de Carla Del Ponte : un visage qui ne sourit pas, avec une expression dure, inflexible. Et c’est justement ce qui ressort du livre : le caractère inflexible de Carla Del Ponte.
La traque, les criminels de guerre et moi de Carla Del Ponte est une somme. Elle y raconte sa
vie, son enfance et adolescence, ses études, mais sans entrer dans les détails. Ce qui prime dans ce livre, c’est surtout le récit de ses nombreux combats pour faire arrêter les criminels de
guerres. A ses débuts, elle a colloboré avec le juge italien Giovanni Falcone qui sera plus tard assassiné par la mafia. Un exemple pour elle, un modèle.
Celle qui fut procureure des Tribunaux internationaux pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda, dévoile les dessous des affaires : ses
nombreuses difficultés pour casser le « mur de caoutchouc » que ses interlocuteurs utilisent souvent face à elle, le mur en question
signifiant le refus de coopérer : "Lorsque vous adressez une requête (...) à des gens puissants, il arrive très souvent que vos propres paroles vous reviennent, comme si
elles avaient rebondi sur ce mur de caoutchouc. Vous avez alors l'impression d'entendre ce que vous aviez envie d'entendre. Vous pouvez même avoir le sentiment que votre initiative a enfin
débouché sur du concret."
De 1999 à 2007, elle réussit à faire arrêter un grand nombre de personnages importants d’ex-Yougoslavie dont Slobodan Milosevic mais elle regrettera de ne pas avoir arrêté Rado Mladic et Radovan Karadzic, les dirigeants serbes de Bosnie, protégés par Belgrade.
J’ai souvent eu du mal à comprendre certaines situations, notamment en Serbie et Croatie. Et lorsque Carla Del Ponte évoque le fonctionnement de la justice, au niveau international, c’est un peu difficile à suivre, notamment pour la néophyte que je suis !
Mais ce que je retiens de l’ensemble, c’est la force de caractère d’une femme juste, droite et intègre, qui malgré les insultes (elle se fait traiter de « sale pute » par la mafia italienne) reste tenace et inflexible.
L’ouvrage a été écrit en collaboration avec le reporter du New York Times Chuck
Sudetic.
La Traque, les criminels de guerre et moi de Carla Del ponte, Chuck Sudetic , Isabelle Taudière (Traducteur), Héloïse d'Ormesson, 648 pages