Soyez impatients de lire "Syngué sabour" !
« Quelque part en Afghanistan ou ailleurs » première phrase de "Syngué Sabour", nous plonge
dans le quotidien d'une femme voilée qui se dévoile peu à peu. Dans ce roman qui se lit d'une traite, une femme dont on ne connait pas le
nom, est au chevet de son mari inconscient. Dehors, c'est la guerre civile. L'horreur. L'attente. La peur...
Petit à petit, la femme se livre et s'adresse à son mari : elle lui raconte sa vie auprès de lui, son enfance, ses rêves, ses joies mais aussi et surtout ses peines. Et
progressivement, elle ressent une délivrance certaine à parler.
Pourquoi ce titre "Syngué sabour" ? Cette femme assimile son mari à une « syngué
sabour », une pierre sacrée, "pierre de patience» dans la mythologie perse, un caillou magique sur lequel on déverse ses douleurs : « tu lui parles, tu lui parles. Et
la pierre t’écoute, éponge tous tes mots, tes secrets, jusqu’à qu’un beau jour elle éclate. Elle tombe en miettes (…) et ce jour-là, tu es délivré de toutes tes souffrances, de toutes tes
peines… » (p. 87).
Atiq Rahimi nous conte le parcours pas si simple d'une femme dans un pays qui les renie, les ruses qu'il lui
a fallu déployer au quotidien pour survivre... Ce récit est troublant, fort et émouvant. A travers son héroïne, l'auteur attire l'attention sur la dure condition féminine
« Quelque part en Afghanistan ou
ailleurs »...
Editions POL et ici les 20 premières pages du
roman
Télérama ; Papillon...