Courir de Jean Echenoz

Publié le par Flora

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce livre, Courir de Jean Echenoz.  J'en avais entendu parler, notamment par Michel, et puis le temps passait sans que je trouve le moment. Et un jour, je l'ai déniché dans une bibliothèque et lu dans la foulée (c'est le cas de le dire).

Jean Echenoz retrace le parcours d' Emil Zátopek,  "coureur de fond tchécoslovaque, détenteur de 4 titres olympiques et de 18 records du monde" (
wikipédia). C'est à une sorte de biographie que nous convie l'auteur, mais une biographie à la fois romancée et épurée de toute anecdote, l'auteur se détachant très manifestement de toute psychologie (Interview de l'auteur sur le télégramme).

Car c'est bien un roman que l'auteur nous donne à lire. Ce que je retiens, c'est la constante ironie de l'auteur, notamment quand il évoque les difficultés d'Emile à concourir pour telle ou telle course à l'étranger, les autorités tchécoslovaques ne l'inscrivant pas systématiquement, régime oblige, aux grandes compétitions mondiales où les champions de toutes nationalités se retrouvent. Ce qui est drôle aussi, c'est l'ascension d'Emil, qui découvre peu à peu du plaisir à courir puis à se confronter à d'autres. Ce qui m'a ébloui, c'est la détermination obstinée d'Emile, une fois sur les pistes,  « jamais, jamais rien comme les autres, même si c'est un type comme tout le monde », sa façon d'appréhender les courses, d'écraser ses adversaires mais presque sans le faire exprès, par son seul génie sportif...  

« Ce nom de Zatopek qui n'était rien, qui n'était rien qu'un drôle de nom, se met à claquer universellement en trois syllabes mobiles et mécaniques, valse impitoyable à trois temps, bruit de galop, vrombissement de turbine, cliquetis de bielles ou de soupapes scandé par le k final, précédé par le z initial qui va déjà très vite : on fait zzz et ça va tout de suite vite, comme si cette consonne était un starter. Sans compter que cette machine est lubrifiée par un prénom fluide : la burette d'huile Emile est fournie avec le moteur Zatopek. »


Un roman court, limpide, qui donne envie de courir à perdre haleine ! Pour ceux qui n'aiment pas courir, c'est bien aussi de rester calé dans son  fauteuil ou mieux dans son lit et d'assister tranquillement aux exploits d'Emile...   


Télérama

Amanda
Anna Blume
Interview de l'auteur sur le télégramme
le poing et la plume




Courir, de Jean Echenoz, les Editions de Minuit, 142 pages, 13,50 €

Publié dans L'attrape-livres

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Y
J'avais bien aimé aussi son roman : Ravel, sur une partie de la vie de Maurice Ravel : court et très bien écrit.
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F
<br /> oui, cela me donne envie de le lire aussi, ce sera une autre musique !  <br /> <br /> <br />
A
j'ai bcp aimé ce roman, la plume nous entraine ds le sillage de zatopek et on se laisse aller à courir derrière lui :)
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F
<br /> oui c'est vrai que l'on est entrainé dans son sillage... virtuel parce que dans la réalité, cela aurait fait longtemps  qu'il nous aurait lâchées, vu ses performances ! <br /> <br /> <br />