Passion cinéma : "J'ai grandi dans des salles obscures"
Pour la première fois dans ma modeste vie de blogueuse, j'ai reçu un livre par le biais de l'opération "masse critique" du site Babelio. Le principe ? Plutôt simple : un livre gratuit est envoyé par un éditeur en échange "d’une critique libre (positive ou négative)". Le
principe me plait, je m'inscris, d'autant plus facilement que j'ai une bibliothèque, certes limitée sur Babelio, car faute de temps je ne l'alimente pas.
C'est la 4ème édition cette année pour cette "masse critique" et 29 maisons d’édition participent : Gallimard, Seuil, Stock, Fayard, Plon, 10.18, Albin Michel,
Belfond, Des Femmes, Dunod, Fetjaine, Fleuve Noir, Hachette Jeunesse, Jigal, La Martinière Textes, L'Amourier, Lattès, Le livre de poche, Le Masque...
Début décembre, j'ai donc pu choisir sur une liste plusieurs ouvrages qui me tentaient, un peu au hasard je dois le reconnaître -mais ce n'est pas pour me déplaire- et finalement c'est
le livre de Gauthier Jurgensen qui m'a été adressé par les éditions JC Lattès: 'J'ai grandi dans des salles obscures".
Gauthier Jurgensen, né en 1984, y raconte sa passion dévorante pour le 7ème art à travers 40 films, autant de chapitres présentant chacun un lien particulier avec
l'auteur. Pourquoi ce choix de 40 films ?
"J'ai vu des milliers de films. J'en verrai des milliers d'autres. Les quarante films que j'interroge ne sont pas les quarante "meilleurs films de tous les temps". Ce sont mes films à moi. (...)
Ces films m'ont tout appris. Ils m'ont guidés. Certains me relient à mes parents, d'autres à mes soeurs, d'autres à mes chers amis, d'autres aux études que j'ai choisies..." (pages
10-11).
Tel le petit poucet qui cherche son chemin dans la forêt, Gauthier Jurgensen trace un itinéraire plutôt éclectique à travers des toiles diverses et variées
: L'aurore de Murnau, les 400 coups de Truffaut, Dead Man de Jarmush, Arizona dream, la règle du jeu de
Renoir, Matrix, et surtout Trainspotting... Chaque film est l'occasion de brasser des souvenirs, des sensations, des réflexions :
"Il a fallu que je voie No Country for Old Men et que je le rumine quelques mois pour comprendre cette chose difficile dans la vie d'un jeune homme : je ne suis plus un enfant, plus même un
ado. Et d'ici quelques années, je ne serai même plus un "jeune". Je suis un adulte et je n'ai plus l'âge d'être à la mode." (page101).
Finalement, au fil des pages, on assiste à l'éclosion d'un homme, par, pour et avec le cinéma. A travers certains films, certains réalisateur, il se découvre et découvre le vaste monde qui
l'entoure. Loin d'être un pensum sur ces films qui l'ont marqués, "J'ai grandi dans des salles obscures" est une lecture agréable, facile et permet de se
remémorer certains films, la plupart appartenant à l'histoire du cinéma. Ainsi, j'ai révisé mes classiques et cela m'a donné envie de visionner certains films que je ne connais pas du tout :
"le port de l'angoisse", "Blade Runner", "la cité de la peur", "chute libre" mais surtout, j'ai cheminé au côtés de Gauthier
Jurgensen, partagé ses doutes, ses espoirs, ses envies, son goût pour les univers originaux ou décalés de Jarmush, Pasolini, Coppola...
Un ouvrage sensible, drôle parfois, émouvant et léger.
Editions JC Lattès